Un groupe de militaires et de policiers gabonais a pris d’assaut les ondes de la chaîne de télévision Gabon 24, nichée au sein de la présidence, pour proclamer un acte d’une gravité inouïe. Les élections sont annulées, les institutions de la République sont dissoutes et le régime actuel est déclaré révolu.
Le motif de cette démarche est exposé avec fermeté : la gouvernance irresponsable et imprévisible qui a entraîné une détérioration constante de la cohésion sociale, menaçant de plonger le pays dans le chaos. “Nous avons choisi de préserver la paix en mettant fin à ce régime en place”, a affirmé un militaire au nom du “Comité de transition et de restauration des institutions”.
Les élections générales du 26 août 2023 sont ainsi rayées du calendrier, jugées entachées de partialité. Dans cette déclaration, l’ensemble des institutions républicaines subit le même sort : le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle. La population est appelée à la tranquillité, tandis que l’engagement international du Gabon est réitéré. Le pays ferme ses frontières à titre préventif.
L’annonce a été faite par un groupe hétéroclite de forces de sécurité comprenant des membres de la garde républicaine reconnaissables à leurs bérets verts, des soldats de l’armée régulière et des policiers. La déclaration a également été relayée sur la chaîne publique Gabon 1ère.
Des tirs d’armes automatiques ont été signalés dans plusieurs quartiers de Libreville pendant cette déclaration audacieuse.
Ce développement dramatique survient peu après la divulgation des résultats officiels de l’élection présidentielle du samedi. Ali Bongo Odimba, au pouvoir depuis 14 ans, remporte un troisième mandat avec 64,27% des voix. Son principal rival, Albert Ondo Ossa, dénonce des fraudes et revendique la victoire. La situation est tendue, avec une diffusion tardive des résultats officiels pendant le couvre-feu et l’interruption d’Internet dans tout le pays.
