Le 26 juillet 2023, Abdourahamane Tiani a pris le pouvoir par un coup d’État au Niger, créant ainsi le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) dont il s’est autoproclamé chef de l’État. Avant cet événement, ce haut gradé, peu connu du grand public, était à la tête de la garde présidentielle, et personne ne soupçonnait son ambition .
Le général Abdourahamane Tiani est décrit comme un homme taiseux et calculateur, dont les relations avec le président Mohamed Bazoum s’étaient dégradées depuis plusieurs mois. Certains proches du président élu affirment que Bazoum avait l’intention de le remplacer à la tête de la garde présidentielle .
Originaire de Filingué, une région enclavée et aride, le général Tiani a eu une carrière militaire marquée par des missions internationales, notamment au sein des forces de maintien de la paix de l’ONU en Côte d’Ivoire, au Congo, et au Darfour, ainsi que dans une mission de la CEDEAO en Côte d’Ivoire .
Avant le coup d’État, le général Tiani était réputé être un fidèle de l’ex-président Mahamadou Issoufou, qui l’avait nommé chef de la garde présidentielle pendant ses deux quinquennats. Cependant, malgré sa position de pouvoir, il n’était pas une figure unanimement appréciée, et sa discrétion sur la scène publique ne lui avait pas permis de se faire connaître au-delà des cercles militaires .
Depuis qu’il a pris le pouvoir, le général Tiani fait face à des défis importants, notamment la lutte contre la violence jihadiste et la pauvreté dans le pays. Son accession au pouvoir a été marquée par la séquestration du président Mohamed Bazoum et de sa famille, retenus dans la résidence présidentielle par les commandants putschistes de la garde présidentielle [3].
Ainsi, le général Abdourahamane Tiani reste une figure énigmatique, dont l’ascension au pouvoir a pris le Niger et le monde par surprise, et dont l’avenir politique du pays dépendra des choix et des actions qu’il entreprendra à la tête du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie .
